Une rangée de petits arbres,
De jeunes hommes en gants bien jaunes
Élégamment vêtus palabrent
Juste un peu fort, les mains en cône.
“Entendez-vous, au loin la bise ?”
“C’est bien la mort que l’on aiguise !”
Tout autour d’eux les prés s’étonnent:
“Comment, comment, déjà l’Automne ?”
“Espèces de bout d’ bois prétentieux !”,
Murmure en lui, l’Été anxieux.
“Je vous assure ça sent la sciure ?”,
Siffle l’Hiver d’un ton très sûr.
“Silence dehors, car moi je dors !”,
Râle le Printemps de son lit d’mort.
Une procession de tournesols, secs,
Bouquet d’évêques qui se gondolent, secs
La tête au sol, claquant du bec, pic
Rigolent sec et parabolent, sic :
“ V’là l’hiver, impec !”
“ Tapis vert, blanc-bec !”
“ Si y’en a des qui rigolent, on colle Noël aussi sec !”
“ V’là l’hiver, impec !”
“ Tapis vert, blanc-bec !”
“ Pique, pique la vie s’ra dur jusqu’à Pâques on vous l’assure !”
“Toc ! ”
“Y’a pas l’feu, allons les vieux !”
S’écrie l’Automne qui s’étonne “
A moi dans peu et c’est tant mieux”,
Siffle l’Hiver d’un ton sévère.
“Y’a plein d’couleurs et c’est plein d’fleurs ?”
Rêve le Printemps de son lit blanc
L’été dit rien il est ailleurs et coule au loin des jours meilleurs.
“ V’là l’hiver, impec !”
“ Tapis vert, blanc-bec !”
“ Si y’en a des qui rigolent, on colle Noël aussi sec !”