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VOL LIBRE
Quand j’aurai trop travaillé
Quand j’aurai trop réfléchi
Quand je m’s’rai bien cisaillé
Que j’n’aurai rien réussi…
La mort dans l’âme, en panne
Et le cœur en lambeaux
J’irai sur la montagne
Titubant et penchant vers l’Espagne.
Sur la pente de mes rêveries urgentes
Je les aurais taillées
Drôles d’ailes : cire, plumes, osier, ficelle.
Souffle court le nez au vent
Griffé d’épines les bras ouverts,
Battant les airs, volontaire
Prenant appui sur mes peines
Mon corps fatigue
ça sent la terre, le thym, la figue
un effort !
Pieds en sang, tiré au ciel :
Roulent les pierres,
Fume la terre,
J’hume le ciel…
« Je m’envole » !
Filent et filent les nuages en dentelles
Sifflant à mes oreilles
Roses et blancs et mes yeux s’émerveillent.
S’amusant une poignée d’hirondelles
M’accompagnent et rigolent
De mon vol, de ma tête, de mes ailes !
Le temps,
Le vent,
Les amours,
Les écrits,
Les émois,
Les cris.
Les toi, les elle,
Les moi, les toi,
Les nous, les elle
Les moi les toi,
Les toi les moi,
Les toi les toi,
Les toi les elle
Et moi et moi ?
Et moi et toi
Le toit s’envole
Et toi aussi
Je rêve d’ailleurs
Mes ailes aussi !
Je tremble, j’ai froid
C’est haut, c’est bas !
Où est le sol ?
Sable chaud
Et tourbillon d’agrumes
Distraient mes amertumes.
Vent de riz
Et de safran m’embrument.
Ocre rouge
Les processions s’habillent
De Valence à Séville
Or et bleu
Je vais frôler les Dieux !
Minarets,
Prières, fleur d’oranger
Les fleuves sont dérangés
À Guizèh
Songent les Rois embaumés.
Quand j’aurai trop voyagé
Quand j’aurai bien trop rêvé
Quand j’aurai trop profité
Quand je serai revenu
Quand je serai…
Réveillé !
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LES FEUX DE LA SEINE
Un clochard dans le métro Richard Lenoir disait :
« Eh ben, il pleut encore ?…
… T’as vu les inondations qu’y a en c’moment…
Ah ! les pauv’ gens !…
Bon d’accord, moi j’suis dans la merde !…
Mais ceux qu’ont que’que chose, les pauvres !!! »
De l’eau glisse impertinente
sur le goudron figé,
le soleil qui hésite
préfère se recoucher.
Le vent vicieux serpente
dans les manteaux glacés,
imposant sa visite,
la Reine est annoncée.
Pour que la Seine s’amuse,
on enferme les berges,
et tranquille elle abuse
de ses rives qu’elle immerge.
La ville rendue complice,
voulant lui rendre hommage,
se prend comme une actrice
à changer de visage.
Courtisanes impatientes
fraîchement toilettées,
souhaitant couper les ponts
au tourisme nippon,
secrètes, l’île Saint-Louis
et l’île de la Cité,
se voient déjà réjouies
bientôt indépendantes.
Un peintre du dimanche
format « demi-raisin »
retrousse les deux manches
et s’essaye au dessin.
D’une touche d’hiver
Très finement poudré
Paris se dépoussière,
En poussières givrées.
Des éclats de cristal,
Déchirent la torpeur,
Le peintre a bien du mal
À saisir les couleurs
Et tandis que la Seine
frise la cote d’alerte,
l’artiste travaille à perte
et se fiche de la sienne.
Un promeneur en exil
S’éloigne des badauds
Au chemin difficile
D’une rampe à fleur d’eau.
Lent déséquilibriste,
Ses pas sont en danger,
Entre Seine et touristes
La fierté sous les pieds
De l’eau glisse impertinente
sur le goudron figé,
le soleil qui hésite
préfère se recoucher.
Le vent vicieux serpente
dans les manteaux glacés,
imposant sa visite,
la Reine est annoncée.
Et des fêtes d’un nouvel an
un peu trop arrosé,
la Seine dans son élan
s’éveille délurée
Aux lumières de janvier
Paris sort de sa nuit,
et constate enchanté :
« La Seine pisse au lit ! “
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4. |
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PETITE DAME
D’un côté, petite dame
avait un gros sac jaune,
et du sien, petit homme
avait un grand sac rouge.
Petite dame, d’un côté
était petite, mais grande,
petit homme était court,
mais n’avait rien fait contre.
Petite dame ignora
les vues de petit homme.
Petit homme reluqua
les seins de petite dame.
Petit homme bien marié
oublia petite dame.
Petite dame n’a rien su,
elle rêvait d’un autre homme.
Trottinant, petite dame,
gambadant, petit homme,
ignorèrent que là-haut
dans le ciel qu’est tout gris,
d’un immeuble pas très gros
une petite fenêtre
cachait un petit être
plus curieux qu’une souris.
D’un côté petit dame
s’en est allé à gauche,
et de l’autre petit homme
s’en est allé tout droit.
D’un côté petite dame
et de l’autre petit homme
allaient vivre en famille
un beau Noël qui brille.
D’un côté, petite dame
avait dans son sac jaune,
et du sien petit homme,
avait dans son sac rouge
des paquets en pagaille
pimpantes pacotilles
des folies de p’tite dame,
les envies d’un p’tit homme.
Petit homme était riche,
mais n’avait plus d’idées.
Petite dame pleine d’idées
rêvait d’un p’tit homme riche.
Petit homme prit de court
courrait contre la montre.
Petite dame mis trois jours
à s’acheter la sienne.
Dans cinq ans jour pour jour
ils se diront bonjour,
mais ça n’a rien à voir,
et ce s’ra par hasard !
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6. |
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LES AMANTS DU LUNDI
Les amants du lundi
Sont deux enfants jolis
La fille lui sourit
Il pousse la minuterie.
Les amants du lundi
S’aiment un coup dans le noir
Un coup la lumière luit.
Les amants du lundi
S’aiment un coup dans l’couloir
Un coup au Paradis
Les amants du lundi
Sont de grands impatients
Qui s’aiment comme des enfants.
Un paquet de gâteaux
En guise de resto
Du Coca au goulot
Et la vie coule à flots.
Les amants du lundi
Ne s’embrassent jamais
Quand je pousse la porte
Pas un baiser surpris.
Quand je passe, jamais,
Aucun élan ne les porte
Ils sourient !
Les amants du lundi
Sont montés à l’étage
À l’étage où je vis
Comme des enfants pas sages
Qui chuchotent et qui rient
Ils se croient seuls ici
Et je le suis aussi !
Moi l’oreille ahurie
J’écoute leurs images
Leurs images que j’envie
Des amours de leur âge.
Mon oreille attendrie
Déguste leurs baisers
Qu’ils me font partager
Malgré elle, malgré lui.
Les lèvres qui s’approchent
À peine mouillées s’accrochent.
Elle sourit, lui aussi.
Moi aussi je souris
Moi collé à la porte,
Eux, collés l’un à l’autre,
Mes rêves les escortent,
Eux en font déjà d’autres.
Les amants du lundi
Sont deux enfants ravis
Qui dévalent les marches
De leur amour en marche.
Les amants du lundi
Ne se sont pas tout dit
Ils y penseront mardi
En rêveront mercredi
Ils s’appelleront jeudi
Vendredi ou samedi,
Dimanche après-midi
Après-midi d’ennui !
Mais dimanche à minuit :
« ça y’est on est lundi » !
Les amants du lundi
Sont deux enfants qui s’aiment,
Se désirent et s’étreignent
Dans ce couloir crépi.
Les amants du lundi
Sont vraiment dans la lune
Car je les ai surpris
Enlacés brun et brune…
« Et on était… mardi » !
Les amants du lundi
Sont deux enfants jolis
La fille lui sourit,
Il pousse la minuterie.
La fille lui sourit,
Il pousse la minuterie.
La fille lui sourit,
Il pousse la minuterie.
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7. |
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"Ah, Paris, Paris, Paris, Paris...!
P, A, deux R, I !
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8. |
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"Si on était immortels, il n'y aurait que des attentats en chocolat !"
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9. |
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"Alors toi, ça va ?
—Si j'te dis non, tu peux faire quelque chose pour moi ?
—Euh non !
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10. |
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TIENS, L’HIVER !
Une rangée de petits arbres, de jeunes hommes en gants bien jaunes élégamment vêtus palabrent juste un peu fort, les mains en cône.
“Entendez-vous, au loin la bise ?”
“C’est bien la mort que l’on aiguise !”
Tout autour d’eux les prés s’étonnent: “Comment, comment, déjà l’Automne ?”
“Espèces de bout d’ bois prétentieux !”, murmure en lui, l’Été anxieux.
“Je vous assure ça sent la sciure ?”, siffle l’Hiver d’un ton très sûr.
“Silence dehors, car moi je dors !”, râle le Printemps de son lit d’mort.
Une procession de tournesols, secs, bouquet d’évêques qui se gondolent, secs la tête au sol, claquant du bec, pic rigolent sec et parabolent, sic :
“ V’là l’hiver, impec !”
“ Tapis vert, blanc-bec !”
“ Si y’en a des qui rigolent, on colle Noël aussi sec !”
“ V’là l’hiver, impec !”
“ Tapis vert, blanc-bec !”
“ Pique, pique la vie s’ra dur jusqu’à Pâques on vous l’assure !”
“Toc ! ”
“Y’a pas l’feu, allons les vieux !”
s’écrie l’Automne qui s’étonne “A moi dans peu et c’est tant mieux”, siffle l’Hiver d’un ton sévère.
“Y’a plein d’couleurs et c’est plein d’fleurs ?”
rêve le Printemps de son lit blanc
L’Été dit rien il est ailleurs et coule au loin des jours meilleurs.
“ V’là l’hiver, impec !”
“ Tapis vert, blanc-bec !”
“ Si y’en a des qui rigolent, on colle Noël aussi sec !”
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11. |
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RONCES
Au jardin si joli des amours en fleurs
J’ai fait un tour ici, innocent de bonheur
Je me suis pris le cœur aux ronces de ton amour
Bosquet saignant de fruits rouges, éclatants
Ignorant la douleur de caresses en épines
Je plonge plus loin encore pour mieux en profiter
Je tire, je me déchire, ma peau cède en lambeaux
Je tire, j’ai mal, j’ai mal, mais c’est si bon
De la bouche et du cœur je dévore de désir
Les baies juteuses en grappes dont je m’ensanglante
Les ronces dont je m’arrache sont au moins mille blessures
Ardentes, qui m’agrippent lorsque je m’en détache
J’arrache encore, j’arrache et mes blessures se creusent et le mal à présent me fait mal. Plus de ronces, plus de fruits, mais une pelote de fer où pendent, déchiquetés des morceaux de ma chair
La douleur est en moi, redevient le plaisir
Étrange plaisir, de souffrir, de détruire
La récolte est amère, je m’étire, respire
Et mes liens se desserrent, s’éloignent et disparaissent
Mes plaies se referment, cicatrices charnues
Comme des lèvres recousues interdites à l’amour
Il ne reste que des mots, des mots, des mots
Et je me sens idiot… …Idiot
Au jardin pas joli des amoureux en pleurs
J’ai pansé des blessures qui signeront ma vie.
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12. |
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13. |
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COUP DE FILLE
Dieu, qu’elle est belle
dans cette cabine téléphonique.
La tête de celle qu’un tout petit tracas panique.
Quand elle me hèle pour s’enquérir d’un stylo Bic
Je la trouve belle,
elle me trouve sympathique.
Mais que fait-elle ?
Elle rit et dit qu’c’est pas pratique,
qu’elle le rappelle dès qu’elle arrive chez Dominique…
Je me les gèle !
Il serait temps qu’elle m’rende mon Bic !
Je me les pèle !
« Tenez, monsieur, vous êtes très chic ! »
Qu’elle était belle ! … Moi j’étais chic !
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14. |
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(soupir) : "Je crois que je vais prendre la journée de jeudi pour faire le ménage dans ma vie !"
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15. |
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« Si j’étais contractuel, on m’enverrait les huissiers ;
si j’étais huissier, on me mettrait à la porte ;
si on me mettait à la porte, je serais vigile...
... Il faut que je me surveille, je vais mal finir ! »
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16. |
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« Pour convenir d’un rendez-vous, il faut être deux...
et pour être deux, il ne manque plus que toi ! »
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17. |
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– tout ça —
Il fit une entrée
fracassante d’inaperçue
et salua l’assistance
avec tout ça de trop discret.
Il fut conduit à une table
avec tout ça de banalité
qui le précédait et le succédait.
Il croisa ses bras
sur tout ça d’inutile
et n’attendait personne
en s’ennuyant ferme
seule une bière
flattait tout ça
et pétillait à sa place.
Et puis on a placé
un miroir sur la chaise,
juste en face de lui,
et il s’est mis à rire,
rire...
Il était aussi heureux que lui même
et se parlait en affirmant ;
il était heureux et reprit une bière.
Et puis on lui enleva le miroir
et sa journée fut terminée.
Il enleva ses illusions
pour en enfiler d’autres,
se glissa dans ses draps d’hôtel
et resserra ses bras
sur tout ça d’inutile.
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18. |
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19. |
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Era más blanda que el agua,
que el agua blanda,
era más fresca que el río,
naranjo en flor.
Y en esa calle de estío,
calle perdida,
dejó un pedazo de vida
y se marchó...
Primero hay que saber sufrir,
después amar, después partir
y al fin andar sin pensamiento...
Perfume de naranjo en flor,
promesas vanas de un amor
que se escaparon con el viento.
Después...¿qué importa el después?
Toda mi vida es el ayer
que me detiene en el pasado,
eterna y vieja juventud
que me ha dejado acobardado
como un pájaro sin luz.
¿Qué le habrán hecho mis manos?
¿Qué le habrán hecho
para dejarme en el pecho
tanto dolor?
Dolor de vieja arboleda,
canción de esquina
con un pedazo de vida,
naranjo en flor.
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20. |
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TOI ET MOI
Toi tu joues, et moi je t’aime.
Toi, tu joues, eux, ils dansent et moi je t’aime.
Toi, tu joues, je n’ai d’yeux que pour toi eux , ils dansent, tu souris, et moi je t’aime
Toi, tu joues, tu transpires, je n’ai d’yeux que pour toi, l'orchestre se balance, eux ils dansent, leurs ombres nous séparent, tu souris, je te perds, et moi je t’aime
Toi, tu joues, tu nous regardes tous, tu transpires, eux ils suent, je n’ai d’yeux que pour toi et pourtant ils sont là, l'orchestre se balance, en musique et en transe, eux ils dansent, tu épuises la musique leurs ombres nous séparent, leur nombre nous éloigne, tu souris, eux ils crient, je te perds, ils m'agacent, et moi je t’aime
Toi, tu joues, et les notes m'enivrent tu nous regardes tous, saoulés de ta musique, tu transpires, je te boirais bouillant eux ils suent, et gênent mon envie je n’ai d’yeux que pour toi, jaloux, et pourtant ils sont là, au même titre que moi, l'orchestre se balance, je me saoule, en musique et en transe, je bois, je rebois, eux ils dansent, je m'balance malgré moi tu épuises la musique je te vois, je te bois leurs ombres nous séparent je te perds et je bois leur nombre nous éloigne j'idéalise, “Amour!”, tu souris, à qui ?
Eux ils crient, et je crie, je te perds, j'perds au change ils m'agacent, toi tu joues et moi je t’aime
Cet amour-là, je veux bien y penser, mais je n’peux pas y croire.
Toi tu joues et moi je t’aime
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21. |
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22. |
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UN JOUR GRIS
Un jour gris,
Des cloches,
Un dimanche,
Mars.
Blotties le long de la Seine,
Les maisons refroidies
Ajoutent au gris :
Du gris.
Notre-Dame grise,
Le Panthéon gris,
La Seine sombre,
Une dame aux cheveux bleus
Et du vent froid.
Une écharpe rouge
Et un loden vert,
Une baguette déjà froide
Et un missel de pierre
Plongent dans la gorge
D’un immeuble austère.
Un bateau-mouche déserté
Glisse sur l’ennui
D’un commentaire hors saison.
Le bruit sec des talons
D’un couple transi
Ajoute au gris
Une note de glace.
Des touristes vert anglais
Engouffrent leurs souvenirs
Dans un grand bus chauffé
Et vont quitter Paris
Sur fond de nostalgie.
Un jour gris,
Des cloches,
Un dimanche,
Mars.
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23. |
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UN ANGE À TERRE
« Mais t’es qui, toi ?
T’as l’air de quoi assis comme ça ?
T’es qui ?
Un ange !
T’es pas d’ce monde comme c’est étrange !
Qu’est-ce qu’i se passe
Qu’est-ce qu’i ne va pas ?
Tu es tombé du ciel et t’as cassé tes ailes ?
Laisse-moi t’aider !
J’suis là comme toi j’ai échoué là
Laisse-moi r’garder…
Laisse t’aider putain d’bordel ! »
Viens jusqu’à moi et cesse
De pleurer sur tes ailes
Je les ferai plus belles
Plus belles que ta tristesse.
J’y mettrai des bateaux
Des tonneaux d’hydromel
Des musiques sur lesquelles
Les corps déçus se dressent
J’y mettrai mes détresses
Pour qu’elles fendent le ciel
Et toute ma tendresse
Pour que t’aies chaud là-haut.
J’y mettrai des caresses
Pour ton repas du soir
Et des baisers sans cesse
Pour que tu puisses boire
Emmène-moi sur ton dos
Nu
Prends ton envol
Fuyons l’enfer !
Mon corps grisé
À toi tenu
Je vois nos pieds
Fuir la Terre
Mes bras noués
À tes aisselles
J’ai le vertige
Le mal de ciel
Trempé d’écume
Dont je m’enivre
L’air que tu fends
Colle et se charge
Ça sent l’effort
Dont je suis ivre
Et la puissance
Dont tu me charges.
Mon cœur mon corps
À toute volée
Fêtent en fanfare
Notre envolée
Ça y’est bel ange
Voilà soleil
Encore, encore
Mon corps s’éveille
Échoué sur les rives
Près de toi haletant
Je dormirai bercé
Des musiques de ton âme
Agrippé à ton corps
Comme un enfant confiant
Nous aurons traversé
Les cieux que l’on condamne
Et sillonné les mers
De rêves clandestins
Passagers sans destin
D’un navire insouciant
Je me laisserai bercer
Mes jours liés aux tiens
Dans les ondes vibrantes
De désirs inconscients
Comme aux galets brûlants
Des plus beaux jours d’été
S’assoupissent les vainqueurs
D’un combat terminé
En rêvant de bonheur
De quiétudes et d’amour
S’estomperont nos douleurs
Et nos bien tristes jours.
Viens jusqu’à moi bel ange
Où laisse-moi t’approcher
Si t’as cassé tes ailes
Je sais les réparer.
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24. |
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J’AIME MON CHIEN
J’aime bien les noces
J’aime bien les bals
J’aime bien être seul
J’aime bien rêver
J’aime bien mon chien
Il s’appelle « TÊÊÊTE »
C’est con comme nom « TÊÊÊTE » pour un chien !
J’aime bien les mouches
J’aime pas les côtes
Surtout quand il faut les monter
J’aime mes chaussures
J’aime bien chanter
J’aime bien mon chien
Qu’est « Colonel »
C’est chouette « Colonel » pour un chien
J’aime la musique
J’aime le facteur
J’aime les navets
J’aime un p’tit peu la pluie
J’aime bien mon chien
Qu’est « GRÂNOTABLE »
Et c’est pas rien d’être ça
Quand on est un chien
J’aime bien mon chien
Qui est un vrai « CRANTOTÊÊÊL » ça s’dit les dents serrées et le doigt bien en l’air
Comme une sentence incontournable
Prononcée avec convenance
J’aime bien mon chien !…
Et le boudin !…
Ça vit longtemps un chien ?
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25. |
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UN SOIR SANS FIN
Je coucherais bien mon corps au tien
Comme je le fis ce soir d’Amiens
Comme on le fit ce soir sans fin
Où ton corps glisse sous mes mains
Mes dents, ta bouche... nous avons faim !
Et toi qui veux ce soir soudain
Et toi qui viens à moi enfin
Je donnerais bien à ces baisers
Les honneurs de l’éternité
Mais je préfère qu’il n’y eût qu’une fois
Et qui fut celle de nos ébats
Et qui est celle... de mon émoi !
Et toi qui veux ce soir soudain
Et toi qui viens à moi enfin
Amour d’un jour, tendre détour
Qui se refuse au non-retour
Et qui s’excuse au coin du four
Quand on déjeune au petit jour
Amour d’un jour
Reste mon amour
Et j’en abuse jour après jour
Amour d’un jour
Reste mon amour
Que j’en abuse jour après jour
Je coucherais bien mon corps au tien...
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released February 2, 2002