We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

La vie c'est de la viande qui pense

by Néry

supported by
/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      €15 EUR  or more

     

1.
Un colis 01:02
UN COLIS "Monsieur Catineau ? —Oui —Vous avez un colis de l'Amour —Ah, c'est pour moi ? —Oui, pour vous ! —Merci, c'est gentil ! —Ne dites rien, c'est pour vous, voilà !
2.
Un jour gris 03:33
UN JOUR GRIS Un jour gris, Des cloches, Un dimanche, Mars. Blotties le long de la Seine, Les maisons refroidies Ajoutent au gris : Du gris. Notre-Dame grise, Le Panthéon gris, La Seine sombre, Une dame aux cheveux bleus Et du vent froid. Une écharpe rouge Et un Loden vert, Une baguette déjà froide Et un missel de pierre Plongent dans la gorge D'un immeuble austère. Un bateau-mouche, déserté, Glisse sur l'ennui d'un commentaire hors saison. Le bruit sec des talons D'un couple transi Ajoute au gris Une note de glace. Des touristes vert anglais Engouffrent leurs souvenirs Dans un grand bus chauffé Et vont quitter Paris Sur fond de nostalgie. Un jour gris, Des cloches, Un dimanche, Mars.
3.
Petite dame 02:13
PETITE DAME D’un côté, petite dame avait un gros sac jaune, et du sien, petit homme avait un grand sac rouge. Petite dame, d’un côté était petite mais grande, petit homme était court mais n’avait rien fait contre. Petite dame ignora les vues de petit homme. Petit homme reluqua les seins de petite dame. Petit homme bien marié oublia petite dame. Petite dame n’a rien su, elle rêvait d’un autre homme. Trottinant, petite dame, gambadant, petit homme, ignorèrent que là-haut dans le ciel qu’est tout gris, d’un immeuble pas très gros une petite fenêtre cachait un petit être plus curieux qu’une souris. D’un côté Petite dame s’en est allé à gauche, et de l’autre petit homme s’en est allé tout droit. D’un côté petite dame et de l’autre petit homme allaient vivre en famille un beau Noël qui brille. D’un côté, petite dame avait dans son sac jaune, et du sien petit homme, avait dans son sac rouge des paquets en pagaille pimpantes pacotilles des folies de p’tite dame, les envies d’un p’tit homme. Petit homme était riche mais n’avait plus d’idées. Petite dame pleine d’idées rêvait d’un p’tit homme riche Petit homme prit de court courrait contre la montre. petite dame mit trois jours à s’acheter la sienne. Dans cinq ans jour pour jour ils se diront bonjour, mais ça n’a rien à voir, et ce s’ra par hasard !
4.
SAINT VALENTIN Ils se tiennent par la main, À la Saint Valentin Et moi, je n'tiens personne... Ils se tiennent par la main, À la Saint Valentin Et moi, je n'tiens personne... Mais moi, j'en tiens une bonne !
5.
Toi et moi 04:40
TOI ET MOI … Toi tu joues, et moi je t’aime. Toi, tu joues, eux, ils dansent et moi je t’aime. Toi, tu joues, je n’ai d’yeux que pour toi eux , ils dansent, tu souris, et moi je t’aime Toi, tu joues, tu transpires, je n’ai d’yeux que pour toi, l'orchestre se balance, eux ils dansent, leurs ombres nous séparent, tu souris, je te perds, et moi je t’aime Toi, tu joues, tu nous regardes tous, tu transpires, eux ils suent, je n’ai d’yeux que pour toi et pourtant ils sont là, l'orchestre se balance, en musique et en transe, eux ils dansent, tu épuises la musique leurs ombres nous séparent, leur nombre nous éloigne, tu souris, eux ils crient, je te perds, ils m'agacent, et moi je t’aime Toi, tu joues, et les notes m'enivrent tu nous regardes tous, saoulés de ta musique, tu transpires, je te boirais bouillant eux ils suent, et gênent mon envie je n’ai d’yeux que pour toi, jaloux, et pourtant ils sont là, au même titre que moi, l'orchestre se balance, je me saoule, en musique et en transe, je bois, je rebois, eux ils dansent, je m'balance malgré moi tu épuises la musique je te vois, je te bois leurs ombres nous séparent je te perds et je bois leur nombre nous éloigne j'idéalise, “Amour!”, tu souris, à qui ? Eux ils crient, et je crie, je te perds, j'perds au change ils m'agacent, toi tu joues et moi je t’aime Cet amour-là, je veux bien y penser, mais je n’peux pas y croire. Toi tu joues et moi je t’aime
6.
CHIENNE D’ENVIE Si tu étais un chien comme ceux qu’on croise dans les rues, Je t’aurais, c’est certain, sifflé, tu s’rais venu. Si tu étais un chien comme ceux qu’on croise dans la rue, J’aurais pu t’approcher sans être ému. Si tu étais un chien comme ceux qu’on croise en se promenant, T’aurais eu ce regard que j’ai croisé en te voyant. Si tu étais un chien comme ceux qu’on croise en se promenant… T’aurais eu ce regard ! Si tu es bien le chien que j’ai croisé en me promenant J’aurais du te dire : “viens!” tu s’rais venu en courrant. Si tu es bien le chien que j’ai croisé rue Rimbaud, En te flattant de la main, j’te jurerais qu’t’es très beau ! Si tu es bien le chien que j’ai croisé rue Rimbaud, En te flattant de la main, j’te jurerais qu’t’es très beau ! Et sans risquer de toucher à ton indépendance Tu te laisserais flatter juste à ta convenance. Puis en ayant assez, en feignant l’innocence, Soudainement attiré par une envie meilleure Tu t’éloignerais, comme tu le fis d’ailleurs Avec impertinence. Si tu étais un chien comme ceux qu’on croise en se promenant, T’aurais eu ce regard que j’ai croisé en te voyant. Si tu étais un chien, si tu étais un chien, Si tu étais un chien, tu ne s’rais pas le mien.
7.
Taxi! 05:52
TAXI ! Qu’est-ce qu’i s’dit dans les taxis, dans les avenues de Paris ? Qu’est-ce qu’i s’dit de si senti qu’on en parle par-là aussi ? Il se dit qu’Paris va bien, Il se dit qu’Paris va mal, Il se dit des choses de rien, Il se dit des choses banales. Il se dit que l’on f’rait bien d’nettoyer la Capitale, Il se dit des choses pas bien Qu’ont rapport à la morale. « Foutez-les dehors ! » I’s’dit qu’avant c’était bien qu’on en avait dans l’bocal, mais qu’avec ces bons à rien le merdier il est total Il se dit “ avance connard…! z’avez vu cet animal ?!” Il se dit que d’ces bâtards Y’en a plus que la normale. Foutez-les dehors Qu’est-ce qu’i s’dit dans les taxis, dans les av’nues de la France ? Qu’est-ce qu’i s’dit de si senti qui mettent les Français en transe? Il s’y dit qu’un grand Breton nous sauv’ra de notre sort, moi je trouve que le cochon c’est bon au four et bien mort. Il s’y dit à haute voix des choses qu’on croyait désuètes, il s’y oublie qu’autrefois on prit le Juif pour une bête. Ces gens me font peur Qu’est-ce qu’i’s’dit dans les taxis dans les av’nues de la Terre, qu’est-ce qu’i’s’dit de si senti et qui fiche la Terre parterre ? I’s’y dit qu’les extrémistes font sa fête à la raison, i’s’y dit des trucs en “iste” qui font peur à ma chanson. Ces gens me font peur Qu’est-ce qu’i’ s’dit dans les taxis des av’nues de l’Univers, Qu’est-ce qu’i s’dit,hein Monsieur Guy, dans votre taxi à voiles solaires ? Il se dit qu’bientôt sur Terre les hommes auront mieux à faire Comprenant que leurs envies sont moins grandes que l’univers Ils se cherch’ront des ennemis, car les hommes aiment bien la guerre, mais ils comprendront aussi qu’on peut vivre la tête en l’aire et iront planter la vie en grande banlieue de la Terre
8.
Bernard 03:21
BERNARD J’aime ton cul de grosse putain ! Ton fessier, ton popotin J’aime ton gros cul qui pendouille Qui prouve bien qu’t’es qu’une andouille ! Charcuterie, les jambes en l’air La boucherie, t’es très vulgaire ! Ah ! ça, t’aimes bien qu’on te fesse, Qu’on te traite de grosse ânesse, Et tu couines comme un porcin La couenne collée au traversin ! Décidément, tu n’as pas d’âme Espèce de gros pâté infâme Ton amour, c’est des rillettes Sur cent grammes y’a que du gras Et tu mouilles comme une lavette Si on t’lèchouille le cervelas… Quoi ! tu pleures, gros morceau d’beurre ? Tu m’fais peur, arrêtes l’horreur ! Ça chiale pas un gros boudin, ça transpire, hein ! ça chiale pas !
9.
Les amants 03:42
LES AMANTS Ils ont dîné en tête à fesses et firent l’amour au Taittinger en amoureux à en mourir au rez-de-chaussée d’un vieil hôtel sans déchausser au septième ciel. Prenant la route en tête à queue, ils la quittèrent en plein soleil. La tête dans l’cul ils virent le ciel, la tête au ciel… ils l’ont dans l’os !
10.
CARNET DE NOTES En page 1 : une note pour lancer ma chanson. En page 2 : une adresse c’est la tienne en caleçon En page 3 : au crayon mes souvenirs en chiffon En page 4 : c'est le vent, c'est Calvi enivrant En page 5 : un Post-it, une page parasite En page 6 : c'est à faire, l'étude journalière d'une saucisse en l'air. En page 7 : c'est à Lyon, 21,père Marion En page 8 : c'est Miguel par le 3, 22 12 et 88 ! En page seule : une page blanche, pas un mot c'est son droit En page sale : des illusions, des sensations, des impressions, bon, bon, bon ! Ça commence à Paris et ça finit tout crade entre temps par l'Espagne par 4 ou 5 fois, trimbalé en Bretagne, coup de pluie, coup de froid. Ça finit ou ça commence ça tourne autour de moi Page 17 : quelques mots d'une chanson déjà faite. Page 18 : la même chose c'était un jour de prose À cette page : dans un train … tiens, tiens, tiens, je rêvais tout serein d'un élevage de putains Page 22 : Alain Grall bossait à la capitale Page volante je suis à Nantes à la radio Tom Jones qui chante Page 23 : Y'a Manon suivit de deux points et puis plus rien. Ça commence à Paris et ça finit tout crade entre temps par l'Espagne par 4 ou 5 fois, trimbalé en Bretagne, coup de pluie, coup de froid. Ça finit ou ça commence ça tourne autour de moi Page 24 : Alex Bordier son adresse à toute vitesse on s'est revu, on à bien bu, c'était une page qui m'a plu Page suivante : p’t’être qu’je m'plante, Jérémie, une adresse chez un monsieur qui loge ses fesses. Un point virgule : le jeune Hercule, se pourrait-il qu'Yannick l'ennuie ? Une page plus loin : Alain Buisson, vous l'connaissez on dit :"Bulon" En page 32 : c'est la Tordue, on s'voit souvent puis on s'voit plus.
11.
18h24 08:09
18 H 24 18h24 Sous sol pas drôle, Ambiance qui sommeille: Marseille. À la gare maritime Une femme pousse au bar S’accoudant au comptoir Pour un seul départ À la gare maritime Voguant dans un abîme son avenir s’abîme En sourires aux traînards Un coup de main spontané, Quelques chaises rangées L’élèvent immédiatement Au rang de bonne fille. Sûr elle est très gentille Mais la vie l’est rarement Et mon Dieu, mon dieu, mon Dieu ! c’qu’elle est moche, Le menton en galoche ! 20 heures, Nous on part, elle reste là fondue au bar 20 heures, Nous on part, elle reste là vissée au bar 20 heures, Nous on part, elle reste là clouée au bar ! Départ. Le bateau en partance installe ses passagers J’ai vraiment de la chance De pouvoir voyager Est-ce vraiment de la chance ? Est-ce vraiment de la chance Où une fuite enragée vers une vie toujours libre qui permet de changer mille fois, trois mille fois, dix mille fois de façon de vivre ? Quand on s’éloigne lentement De son port d’attache, Et que l’on a largué Les dernières amarres, On oublie les tourments qui au port se rattachent, Querelles d’hommes à quai Qui s’ennuient saouls au bar Qui s’ennuient vissés au bar Qui s’ennuient cloués au bar ! il est vrai qu’en laissant derrière soi ses histoires, Tracasseries de grands À vivre en société, On redevient l’enfant Persuadé qu’en : “vouloir“ Il trouve immédiatement parade à l’anxiété La tête baignée d’étoiles, Du vent dans les idées, Je n’suis plus responsable De ma destinée ! Unique rappel de l’existence humaine, Cette masse de ferraille qui déchire la mer Les hommes ont peur qu’elle Se déchaine, surhumaine. Canots, gilets, victuailles Le défi n’est pas fier. 20 H. 45 scintillantes abeilles, Un essaim de lumières, veille Marseille. Si elle voyait Comme c’est petit l’ennui Quand on le voit d’ici Sa vie n’est plus qu’une vie, Juste une estimation qui se mêle au million d’une population si elle venait, Elle rirait de l’ennui et choisirait d’ici De son doigt indécis Une autre destination. Elle aurait un million, Un mari, une maison. Elle aurait un million, Un mari… … Mais elle n’est pas du voyage ! Mais elle n’est pas du voyage et chute du bastingage. Elle écume dans l’eau noire, et hurle de désespoir, Elle écume dans l’eau noire, et s’éloigne. Personne ne me croirait si je donnais l’alarme Et mes rêves me distraient : “Et que meurt la dame !” L’histoire est violente, Mais la vie est violente ! Et mon Dieu, mon dieu, mon Dieu ! C’qu’elle est moche Le menton en galoche !
12.
BARCELONE UN SOIR Barcelone, le soir, d’un mercredi à boire. Petite rue près du port, restaurant argentin. Une enfilade de tables, un bandonéoniste. À ses côtés une femme qui doit être sa femme, quelques amis, des proches qui entourent l’artiste des amis musiciens, des aficionados. Compagnons bienveillants, Argentins tout de noir, tenues d’expatriés, rigueurs ambassadées. Des clients satisfaits par avance réjouis, des habitués stoïques stoïquement habitués. “Te quiero amar, por la vida que tu cuerpo que deseo sea capella de placer de passion y de illucion ... ” À gauche de l’entrée, une table, deux garçons vingt-deux ou vingt-trois ans, sagement captivants. Discrètement, ils s’aiment, mais ils s’aiment sûrement. L’un, des yeux, dévore l’autre, défiant la bienséance. L’autre sourit au lointain de la salle qui s’élance. Il sourit aux étreintes en caresses insistantes auxquelles, moins discrets, leurs pieds aimants se livrent. Les deux garçons sourient, pensent-ils à eux deux, à eux deux, seuls, plus tard dans la dérive du soir ? Ils parlent, puis ils se taisent puis ils reparlent encore. La musique déchirée en notes lacérées devient respiration, torture et tentation. Le vin lourd et charnu rassemble toutes les tables en tâches pourpres qui unissent les corps et tous les diables. Les yeux des deux garçons s’attirent et se désirent. Plus rien n’a d’importance tant s’impose alentour jaillissante et sauvage l’évidence de l’amour. Personne, pas même Dieu, ne nierait être troublé. Le temps soudain s’arrête, on chuchote et l’on guette. D’un élan transporté, leurs bouches se dévorent; s’acharnant en baiser, leurs langues se confondent. Et puis comme deux aimants devenus soudain contraires, tout aussi vivement leurs lèvres se desserrent, s’arrachant, s’éloignant elles lâchent et s’abandonnent. Leurs yeux glissent et se fuient loin là-bas, loin de l’autre, loin de lui, loin de nous, vers ailleurs, loin, très loin. Leurs visages s’opposent, et rien ne s’était passé. Leurs pieds, même, sont rangés bien sagement scolaires, sur la table les mains posées sur les couverts. Mais, brillantes leurs lèvres, figées dans un sourire, et leur teinte rougie tendrement les trahit. Mon regard sur eux prudemment s’éternise. Je ne suis pas le seul à avoir vu la scène, et ceux qui ont tout vu font ceux qui n’ont rien vu. “Obscène !?” Mes yeux sont attirés et piochent encore vers eux leur visage de jeunes hommes, leur image d’hommes heureux. Je souris, ils me voient, vont-ils le prendre mal ? Je me lève, ils s’étonnent, et je m’approche, idiot. Je me penche sur eux et je leur dis un mot. Ils éclatent de rire visiblement surpris, je retourne m’asseoir et c’est moi qui rougis. Le musicien entame un air de circonstance, car, dans ces moments-là, tous les airs argentins ont l’air de circonstance et transportent nos démences. Sur le moment, j’écris sur un petit carnet les phrases qui me viennent pour fixer quelques traits : ces deux amants, là, sont deux êtres qui s’aiment et leur amour est beau, au-delà des raisons. Tant pis pour ceux qui crient “ Nature tu t’es trompée !”, car l’Amour aveuglé leur a dit de s’aimer. Un mouvement, ils payent, leur danse me réveille un sourire vers moi, un salut vers les autres ils s’en vont vers ailleurs et la musique pleure. Un long moment, sans doute, j’écoute le musicien qui porte au paradis mes plus belles pensées, je l’écoute sans rien dire encore de longues heures et mes mots posés là sont les témoins émus de ce soir où j’ai bu, où j’ai bu et trop bu. “Te quiero amar, por la vida que tu cuerpo que deseo sea capella de placer de passion y de illucion. Que tu sangre, amor, sea bebida, bautizo de nuestro daño, el simbolo de nuestro encuentro, de violenza y de dolor. Las carnes se comen, el vino se traga el musico toca, el publico canta. ¡Cosecha del alma, la musica llora me planto las uñas y me como el pais!”
13.
Falla menor 05:03
FALLA MENOR Si me queman el dedo Me comerán la mano. Si me falta la mano, Me arrancaran el brazo. Si ya no tengo brazo, Que les importara mi cuerpo. Mi cuerpo deshecho, Derramado, No quedara de mi Nada mas que nubes De ceniza blanca Al cielo ardiente. Las llamas ahora Me lamen la boca. Mis labios, Sonrientes, Se desforman, Violentado De besos hirvientes. Las llamas ahora Me comen la boca Ni un grito sale De mi garganta Chimenea de fuego. Mi cabeza se cae Ligera al suelo... Por no ser El mas guapo, El museo No me esconderá En sus recuerdos Helados y quietos De fiestas pasadas, Yo, muñeco de papel Carbonizado, Falla menor, Muriendo sin dolor En plaza mayor... Valencia, El diez y nueve de Marzo.
14.
Lamaghje 03:44
LAMAGHJE Texte français (ronces) : Néry Traduction corse : Jèf Vega du groupe "l'Alba" A l'ortu cusÌ bellu, di l'amori in fiore. Aghju fattu un giru quÌ nucente di felicità. Mi so pigliu u core à i pruni di lu to amore. Sepalu sanguinosu di frutti rossi rilucenti. Ignurendu u dulore di carrezze in spine M'infrugnu torna di più per godesi nè di più. Tiru, mi strappu, a mo pella cede in stracci. Tiru, sentu a pena, a pena, ma mi piace. Di a bocca è di u core divoru di brama E belle suchjose in caspa chÌ m'insanguineghja. I pruni ch'o mi cacciu so mille ferite ardente ChÌ m'agguantanu quandu mi nè dizzingu. Sdradicheghju torna è le mo ferite si scavanu. E avà torna mi sente a pena, più pruni, più frutti Ma un ghjumellu di ferru, duve s'appiccanu Frastagliati i pezzi di a mo carne. U dolore hè in mè divente piecè. Piecè stranu di soffre, di strughje A racolta hè amara mi stiru, respiru E e mo leie si dizziganu, s'alluntanu è smariscenu. E mo piaghe si sarranu, inchjaccate carnose Cume'è labre cusgite pruibite à l'amore. Un ci restanu chè parolle, parolle, parolle E mi sentu scemu, mi sentu scemu. A l'ortu gattivu, di l'innamurati in pienti Aghju fasciatu e ferite chÌ firmaranu pè sempre.
15.
16.
“TIENS, L’HIVER !” Une rangée de petits arbres, De jeunes hommes en gants bien jaunes Élégamment vêtus palabrent Juste un peu fort, les mains en cône. “Entendez-vous, au loin la bise ?” “C’est bien la mort que l’on aiguise !” Tout autour d’eux les prés s’étonnent: “Comment, comment, déjà l’Automne ?” “Espèces de bout d’ bois prétentieux !”, Murmure en lui, l’Été anxieux. “Je vous assure ça sent la sciure ?”, Siffle l’Hiver d’un ton très sûr. “Silence dehors, car moi je dors !”, Râle le Printemps de son lit d’mort. Une procession de tournesols, secs, Bouquet d’évêques qui se gondolent, secs La tête au sol, claquant du bec, pic Rigolent sec et parabolent, sic : “ V’là l’hiver, impec !” “ Tapis vert, blanc-bec !” “ Si y’en a des qui rigolent, on colle Noël aussi sec !” “ V’là l’hiver, impec !” “ Tapis vert, blanc-bec !” “ Pique, pique la vie s’ra dur jusqu’à Pâques on vous l’assure !” “Toc ! ” “Y’a pas l’feu, allons les vieux !” S’écrie l’Automne qui s’étonne “ A moi dans peu et c’est tant mieux”, Siffle l’Hiver d’un ton sévère. “Y’a plein d’couleurs et c’est plein d’fleurs ?” Rêve le Printemps de son lit blanc L’été dit rien il est ailleurs et coule au loin des jours meilleurs. “ V’là l’hiver, impec !” “ Tapis vert, blanc-bec !” “ Si y’en a des qui rigolent, on colle Noël aussi sec !”
17.
Ronces 04:03
RONCES Au jardin si joli des amours en fleurs J’ai fait un tour ici, innocent de bonheur Je me suis pris le coeur aux ronces de ton amour Bosquet saignant de fruits rouges, éclatants Ignorant la douleur de caresses en épines Je plonge plus loin encore pour mieux en profiter Je tire, je me déchire, ma peau cède en lambeaux Je tire, j’ai mal, j’ai mal, mais c’est si bon De la bouche et du coeur je dévore de désir Les baies juteuses en grappes dont je m’ensanglante Les ronces dont je m’arrache sont au moins mille blessures Ardentes, qui m’agrippent lorsque je m’en détache J’arrache encore, j’arrache et mes blessures se creusent et le mal à présent me fait mal. Plus de ronces, plus de fruits, mais une pelote de fer où pendent, déchiquetés des morceaux de ma chair La douleur est en moi, redevient le plaisir Étrange plaisir, de souffrir, de détruire La récolte est amère, je m’étire, respire Et mes liens se desserrent, s’éloignent et disparaissent Mes plaies se referment, cicatrices charnues Comme des lèvres recousues interdites à l’amour Il ne reste que des mots, des mots, des mots Et je me sens idiot… …Idiot Au jardin pas joli des amoureux en pleurs J’ai pansé des blessures qui signeront ma vie.
18.
J’AIME MON CHIEN J’aime bien les noces J’aime bien les bals J’aime bien être seul J’aime bien rêver J’aime bien mon chien Il s’appelle « TÊÊÊTE » C’est con comme nom « TÊÊÊTE » pour un chien ! J’aime bien les mouches J’aime pas les côtes Surtout quand il faut les monter J’aime mes chaussures J’aime bien chanter J’aime bien mon chien Qu’est « Colonel » C’est chouette « Colonel » pour un chien J’aime la musique J’aime le facteur J’aime les navets J’aime un p’tit peu la pluie J’aime bien mon chien Qu’est « GRÂNOTABLE » Et c’est pas rien d’être ça Quand on est un chien J’aime bien mon chien Qui est un vrai « CRANTOTÊÊÊL » ça s’dit les dents serrées et le doigt bien en l’air Comme une sentence incontournable Prononcée avec convenance J’aime bien mon chien...! Et le boudin…! Ça vit longtemps un chien ?
19.
CHEMINS D’HIVER Toi, tu étais dans le train, Et moi j’étais dans le mien, Nous pensions l’un à l’autre. L’un vers toi, l’autre à moi, Nous roulions. Des volutes de brouillard S’échappaient de l’encensoir Des entrailles de la Terre. Enveloppant dans le soir Routes grises et champs noirs De nos chemins d’hiver. Un jour avait passé, Une nuit avait givré, Le soleil s’est levé, Puis il s’est recouché, Sur nos petites histoires À droite de l’accoudoir. Toi tu étais dans mon train, Et moi j’étais dans le tien, Nous allions de l’un à l’autre, Tu fumais, je rêvais Nous volions. Les anges de la nuit Transportaient nos images Nos envies ahuries Comme des rêves volages De nuage en nuage En gouttelettes de pluie. Tu remonterais du Sud, Rempli de certitudes Moi j’arriverai du Nord, En changeant à Bastille. On s’retrouverai tout con Bout du quai, gare de Lyon. Toi, tu es là sur le quai, Et moi je suis là sur le quai. Entre nous il n’y a qu’des valises Et juste la place pour s’dire : « Bonjour ».
20.
LES GRANDES JORASSES C’est sur les larges pentes de la Grande Jorasse, que déboulent épatantes, en volée de rapaces, les filles ahurissantes, assez grandes bécasses, boudins de nylon et saucissons savants. Trompant notre plaisir, en redondantes prétentions, elles attisent le désir en préservant leur droit du con. Et de bleu, et de rose, et de jaune, et de vert, de toutes les couleurs ces boudins sont couverts. Elles vous sourient lascives, se plaignent de leurs chaussures, la montagne agressive qui attise leurs blessures. C’est surtout de leur cul qu’elles parlent à mots couverts ; il fait si froid, l’hiver !
21.
Feu ! 00:19
FEU ! « T’as le feu au cul, ou quoi ?! — Hein ! — Rien ! — T’as une clope ? — Tiens ! — T'as du feu ? — Non — Bah si ! — Hein ?!
22.
SERRE CHEVALIER Serre Chevalier, pierres éclatées, attend son enterrement d’un bel enneigement L’impudeur d’une chambre, la réalité nue, en ce mois de novembre la ville est dévêtue. La chair en est durcie, et les bras sont pendants, assise sur son lit, la fiancée attend. Fidèle, mais fatiguée, on l’habillera de blanc pour être présentée aux amants impatients. Ignorant qu’en dessous la belle est épuisée, pour l’avoir bien payée ils abuseront de tout. Se vautrant sur son corps sans même voir son visage, ils ajouteront encore des rides à son image. La fiancée tressaille, elle résiste, on l’engonce aux premiers essayages de sa robe si belle. Puis, offerte en ripaille, elle attend qu’on annonce les premiers arrivages de violeurs de Noël. La fiancée s’est tue, la mort lui irait bien, dans son linceul, nue elle fige son chagrin. Serre Chevalier, pierres éclatées, est prise au piège. Tiens, il neige !
23.
VIVE LA MARIÉE "Vive la mariée ! — Champagne ! — Un Aspro, et au lit !"
24.
Barbara 02:58
BARBARA L’une s’appelle « Barbara », Mais n’en a pas la classe ! S’imposant dans la nuit À votre liberté, Elle fouille dans vos bagages Et souille vos vies privées. Ignorant la pudeur, Elle se joue de la vôtre, Et vous sonde le cul : Vulgaire, au nom des autres ! L’autre s’appelle « Barbara », Donne à ce nom un sentiment de grâce. S’insinuant dans vos nuits En toute liberté, Elle donne aux maux les mots dont furent vos vies privées. S’enveloppant de pudeur, Elle joue avec la vôtre Et fait battre votre cœur Pour le corps d’un autre. Elles s’appellent « Barbara » Et toutes deux en chasse Arrivent à point nommé Pour vous faire chanter : L’une en quatre heures, L’autre en douceur. L’une s’appelle « Barbara » : « Interpol, Police des frontières » L’autre s’appelle « Barbara » : « Interprète, poète et sincère. » Elle s’appelle : « Barbara »… « Suivez-la ! »
25.
LES TOURANGELLES DEMOISELLES Les Tourangelles demoiselles Suçotent entre-elles des caramels Elles sont sûrement un peu pucelles En c’qui concerne l’amour charnel Les Tourangelles demoiselles En anglais chantent « jingle bells » En polonais, sur l’bout des doigts Elles peuvent même compter jusqu’à trois « Jeden, dwa, trzy » Les Tourangelles demoiselles Brodent des canards sur des dentelles Elles rient de trop, en disent de belles Quand il est tard, elles rentrent chez elles Les rillettes de Tours sont meilleures que les rillettes du Mans ! Les Tourangelles demoiselles Ont la charité dans les doigts Quand elles aspergent dans la joie Ce vieux brigand d’oncle Marcel Les Tourangelles demoiselles Ne sont, sans doute, pas toutes comme elles Mais elle, si ! Allez, on saute à la corde ! Les Tourangelles demoiselles M’ont fait comprendre en demi-teinte Si j’continue à faire du zèle Sur les donzelles, les demoiselles Si j’continue, elles portent plainte À leurs maternelles mamelles Pour qu’elles me donnent Des coups d’ombrelles Pâles séquelles tourangelles ! Chostakovitch n’est pas d’chez vous, mesdemoiselles ! Les Tourangelles demoiselles Suçotent entre elles des Tourangelles (ad libitum)
26.
Framboises 01:38
FRAMBOISES En mordant les framboises, fruits rouges de l’été, j’ai mordu toutes les lèvres, ces lèvres dont j’ai rêvé. Porter les fruits en bouche comme au premier baiser, et d’une morsure légère sentir la pulpe céder pour que gicle le sang à mes lèvres attentives. Sauvages amours tant désirées, voilà le rêve consommé. À pleines dents, maintenant, je jette mon dévolu sur vos corps tendres. En masse, en vrac je vais vous prendre sans hésiter, sans qu’on m’arrête. Et, goulûment, passionnément, j’vous bouffe la gueule sauvagement comme j’vous aurais mordu au cœur !… … J’aurais bien dit : « au cul ! », mais ça n’rime pas pour l’heure. Et si mes vers manquent de pieds, je m’en mettrais bien deux dans le gosier. Et si mes pieds manquent de glisser, c’est que mes verres les font tanguer. S’ils n’ont plus d’pieds, tant pis pour eux, s’ils n’tiennent pas debout, j’suis pas l’Bon Dieu !… … Pardon, Mon Dieu, j’ai tout mangé, toutes les framboises y sont passées ! En mordant les framboises, fruits rouges de l’été, j’ai mordu toutes les lèvres, ces lèvres dont j’ai rêvé. J’en rêverai d’autres encore !… … À l’an prochain, d’accord ?
27.
LOS EJES DE MI CARRETA Porque no engraso los ejes Me llaman abandonao Porque no engraso los ejes Me llaman abandonao, Si a mí me gusta que suenen Pa' que los quiero engrasaos, Si a mí me gustan que suenen Pa' que los quiero engrasaos. Es demasiado aburrido Seguir y seguir la huella Es demasiado aburrido Seguir y seguir la huella, Andar y andar los caminos Sin nadie que me entretenga Andar y andar los caminos sin nadie que me entretenga. No necesito silencio Yo no tengo en quien pensar No necesito silencio Yo no tengo en quien pensar, Tenía pero hace tiempo Ahora ya no tengo mas Tenía pero hace tiempo, Ahora ya no tengo mas. Los ejes de mi carreta Nunca los voy a engrasar.
28.
L'OISEAU VOLAGE Tu m’avais dit : « je ne suis pas de ces oiseaux qu’on met en cage, me capturer, te met la rage tu ne peux pas, je suis volage ! » J’ai répondu : « je ne suis pas de ces chasseurs qui piègent et traquent, je ne voudrai de ton plumage que les caresses d’un doux couchage, que la tendresse de ton bel âge. Tu es parti, je m’suis assis dans la poussière du sable tiède. Tu es revenu, j’ai pas bougé tendant mes mains et mes regards. Tant de fois, tes ailes, ont effleuré mes yeux. Plus d’une fois, ton bec a griffé mes épaules. Provoquant, excitant ta propre tentation, tu t’es laissé aller même à me murmurer : “Viens là-bas, viens là-bas fais moins froid !” “Viens là-bas, viens chez moi”… Et puis tu as disparu, et tu n’es pas rev’nu. Et moi j’ai attendu, attendu, attendu. Attendu, là, figé, fardeau d’éternité, que tu reviennes, que ça te prenne. Puis la nuit est tombée, pas la nuit de tous les jours, mais la nuit de l’amour, la nuit verglacée des âmes tracassées. De froid, j’ai greloté, greloté, sangloté. Au petit jour divin qui lève les doutes enfin, je décide de partir. J’écris au sable fin un mot pour te le dire pour en finir enfin. Virant, voletant, piaillant, criant, tu me supplies de revenir et tu t’épuises à me retenir. Marchant, rêvant, sans argument, je me retourne tout en sourire et je m’arrête pour te dire : “Vois-tu joli, je ne suis pas” de ces oiseaux qu’on met en cage, me capturer, te met la rage tu ne peux pas, je suis volage ! »… « Vois-tu joli, je ne suis pas de ces oiseaux qu’on met en cage, me capturer, te met la rage tu ne peux pas, je suis volage ! Dommage ! »
29.
ANITA (hommage à Anita Conti) La mer des hommes affamés La mer des atlas dépliés La mer des enfants fascinés La mer des vents déchaînés La mer des bateaux chavirés, La mer des marins épuisés, La mer des femmes angoissées, La mer des pêches miraculées, La mer tant de fois sillonnée, La mer, votre mer aimée, Votre mère vous a appelée. 
Et vous Anita, Anita aimée, vous y êtes allée confiante, échevelée, souriante et passionnée, lui conter, captivante, les histoires de la Terre. Vous êtes partie en mer comme certains montent au ciel conter nos déraisons là-bas à l’horizon, là où finit la mer où la rejoint le ciel, là où naissent les histoires, là où plongent les mémoires :
« Au nom de la mer, du risque et du pur esprit. » ANITA traduction corse: Ceccè Guironnet du groupe "l'Alba" U mare di l'omi Famiti, U mare di i piani Aperti, U mare di i zitelli Maravigliati, U mare di u ventu Furiosu, U mare di i batelli Annicati, U mare di i marinari Sfiatati, U mare di e moglie Angusciate, U mare di e pesche Salvate, U mare tante volte Vultulatu, U mare, mare vostru Caru A vostra mamma Vi hà chjamatu. È voi, Anita, Anita amata vi ne site andata sicura è scapillata, surisu in bocca è passiunata, pè cuntà e storie di a tarra. Avete piglliu u mare cum'è certi si ne collenu in celu pè di e nostre sciuchezze à l'orizonte quallà, à a fine di u mare, quandu incù u celu si riunisce, quÌ nascenu e storie, quÌ sprufondenu e memorie : In nome di u mare, di u periculu è di u spiritu tantu

credits

released March 15, 1999

license

all rights reserved

tags

about

Néry Paris, France

contact / help

Contact Néry

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Néry, you may also like: