Au jardin si joli des amours en fleurs
J’ai fait un tour ici, innocent de bonheur
Je me suis pris le coeur aux ronces de ton amour
Bosquet saignant de fruits rouges, éclatants
Ignorant la douleur de caresses en épines
Je plonge plus loin encore pour mieux en profiter
Je tire, je me déchire, ma peau cède en lambeaux
Je tire, j’ai mal, j’ai mal, mais c’est si bon
De la bouche et du coeur je dévore de désir
Les baies juteuses en grappes dont je m’ensanglante
Les ronces dont je m’arrache sont au moins mille blessures
Ardentes, qui m’agrippent lorsque je m’en détache
J’arrache encore, j’arrache et mes blessures se creusent et le mal à présent me fait mal. Plus de ronces, plus de fruits, mais une pelote de fer où pendent, déchiquetés des morceaux de ma chair
La douleur est en moi, redevient le plaisir
Étrange plaisir, de souffrir, de détruire
La récolte est amère, je m’étire, respire
Et mes liens se desserrent, s’éloignent et disparaissent
Mes plaies se referment, cicatrices charnues
Comme des lèvres recousues interdites à l’amour
Il ne reste que des mots, des mots, des mots
Et je me sens idiot… …Idiot
Au jardin pas joli des amoureux en pleurs
J’ai pansé des blessures qui signeront ma vie.