Tu m’avais dit : « je ne suis pas
de ces oiseaux qu’on met en cage,
me capturer, te met la rage
tu ne peux pas, je suis volage ! »
J’ai répondu : « je ne suis pas
de ces chasseurs qui piègent et traquent,
je ne voudrai de ton plumage
que les caresses d’un doux couchage,
que la tendresse de ton bel âge.
Tu es parti, je m’suis assis
dans la poussière du sable tiède.
Tu es revenu, j’ai pas bougé
tendant mes mains et mes regards.
Tant de fois, tes ailes,
ont effleuré mes yeux.
Plus d’une fois, ton bec
a griffé mes épaules.
Provoquant, excitant
ta propre tentation,
tu t’es laissé aller
même à me murmurer :
“Viens là-bas,
viens là-bas fais moins froid !”
“Viens là-bas, viens chez moi”…
Et puis tu as disparu,
et tu n’es pas rev’nu.
Et moi j’ai attendu,
attendu, attendu.
Attendu, là, figé,
fardeau d’éternité,
que tu reviennes,
que ça te prenne.
Puis la nuit est tombée,
pas la nuit de tous les jours,
mais la nuit de l’amour,
la nuit verglacée
des âmes tracassées.
De froid, j’ai greloté,
greloté, sangloté.
Au petit jour divin
qui lève les doutes enfin,
je décide de partir.
J’écris au sable fin
un mot pour te le dire
pour en finir enfin.
Virant, voletant, piaillant, criant,
tu me supplies de revenir
et tu t’épuises à me retenir.
Marchant, rêvant, sans argument,
je me retourne tout en sourire
et je m’arrête pour te dire :
“Vois-tu joli, je ne suis pas”
de ces oiseaux qu’on met en cage,
me capturer, te met la rage
tu ne peux pas, je suis volage ! »…
« Vois-tu joli, je ne suis pas
de ces oiseaux qu’on met en cage,
me capturer, te met la rage
tu ne peux pas, je suis volage !
Dommage ! »