En mordant les framboises, fruits rouges de l’été,
j’ai mordu toutes les lèvres, ces lèvres dont j’ai rêvé.
Porter les fruits en bouche comme au premier baiser,
et d’une morsure légère sentir la pulpe céder pour que gicle le sang à mes lèvres attentives.
Sauvages amours tant désirées, voilà le rêve consommé.
À pleines dents, maintenant, je jette mon dévolu sur vos corps tendres.
En masse, en vrac je vais vous prendre sans hésiter, sans qu’on m’arrête.
Et, goulûment, passionnément, j’vous bouffe la gueule sauvagement comme j’vous aurais mordu au cœur !…
… J’aurais bien dit : « au cul ! », mais ça n’rime pas pour l’heure.
Et si mes vers manquent de pieds, je m’en mettrais bien deux dans le gosier. Et si mes pieds manquent de glisser, c’est que mes verres les font tanguer.
S’ils n’ont plus d’pieds, tant pis pour eux, s’ils n’tiennent pas debout, j’suis pas l’Bon Dieu !…
… Pardon, Mon Dieu, j’ai tout mangé, toutes les framboises y sont passées ! En mordant les framboises, fruits rouges de l’été, j’ai mordu toutes les lèvres, ces lèvres dont j’ai rêvé. J’en rêverai d’autres encore !…
… À l’an prochain, d’accord ?